Année de césure, comment la valoriser sur mon CV ?
À la différence d’autres pays où il est tout à fait normal de s’offrir un « gap year », pour découvrir de nouveaux horizons, en France, l’année de césure (ou année sabbatique) est moins ancrée dans la culture professionnelle et peut engendrer un lot d'interrogations dès lors qu’il s’agit de s’adresser à un recruteur. D’ailleurs, les statistiques sont formelles, les candidats sortant d’une année sabbatique peinent davantage à convaincre que ceux qui ont suivi un cursus plus « classique ». Mais en pratique, afficher une année de césure sur son CV n'est pas une chose négative, loin de là, à condition toutefois de savoir la défendre et de la valoriser.
Synthétiser ce que cette expérience vous a apporté
Avant de vous demander où et comment placer cette expérience dans votre CV, il est important de faire une rétrospective sur ce qu’elle vous a réellement apporté en dressant un bilan. Et même si cette période certainement ô combien trépidante de votre vie ne vous a pas permis d’accomplir tout ce que vous aviez prévu de faire, concentrez-vous sur le positif. Vous avez fait un road trip dans un pays étranger ? Ce type d’aventure est souvent formateur et demande de l’organisation, quelques talents face à l’imprévu, une excellente capacité d’adaptation, mais aussi une grande ouverture d’esprit. Tant de qualités qui auront le mérite de mettre en valeur votre CV. Il y a aussi de grandes chances que vous ayez acquis un bagage linguistique, une compétence fortement appréciée par les recruteurs. Vous avez tenté de monter une entreprise, mais tout ne s’est pas passé comme prévu ? Oubliez l’échec et mettez l’accent sur les réussites. Les prises de contact que vous avez faites, le réseau que vous vous êtes constitué, les études de marché réalisées, etc.
Ne pas centrer votre CV sur cette année de césure
Si une année de césure reste généralement bien vue des recruteurs à condition qu’elle vous ait apporté quelque chose, ce n’est pas une raison de centrer tout votre CV autour des compétences acquises durant cette « pause » dans votre carrière. En revanche, dans le cas où cette expérience peut se révéler être un atout pour le poste visé, vous pouvez détailler cet aspect dans votre lettre de motivation. Dites-vous d’ailleurs que si le recruteur y trouve un quelconque intérêt, il amènera de son propre chef la conversation à ce sujet. En tout cas, pensez à soigner la terminologie employée. En indiquant « année de césure », « année de développement », ou « année de construction » vous aurez davantage de crédibilité que si vous écrivez « année sabbatique » ce qui renvoie plutôt à une période de doute, de « tournage de pouces » ou de vacances sans réel accomplissement.
Concrètement, j’écris quoi ?
Vous l’aurez certainement compris, il n’est absolument pas pertinent de dissimuler à un futur employeur une année de césure tout comme afficher une année de trou. Et d’ailleurs, dites-vous que, quelle qu’en soit la nature, il est certain que vous avez des choses positives à dire à son sujet. Mais savoir comment formuler les bénéfices d’une année de césure est une chose, la placer dans un endroit stratégique du CV en est une autre. En pratique, il n’existe pas de place idéale. Tout dépend de la nature de votre année sabbatique et de vos accomplissements. Si vous vous êtes investi dans la vie associative et que vous avez plusieurs expériences dans votre carrière dédiées au bénévolat, vous pouvez créer une catégorie spécifique. Si vous avez consacré cette année à monter un projet ou une entreprise et même s’ils se sont soldés en échecs, il suffit de les mentionner dans « expérience professionnelle » tout comme si vous avez fait un stage à l’étranger, ou travaillé même dans un secteur très éloigné du vôtre. Évitez toutefois la catégorie « loisirs » ou « centres d’intérêt » rarement pertinente et surtout souvent fourre-tout.